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Petite histoire de Guerny

Le nom de GUERNY vient de GUERNE ou VERNE qui signifie Aulne.  Dans différents titres, on  trouve écrit GARNI, GERNEIUM et WARAUCUM qui voudraient dire « marais fangeux ».

Vers 1059, GUERNY contenait neuf demeures d’hôtes (cabanes), sept acres de prés et deux moulins à céréales sur la rivière. Le Prieuré voisin de Vesly était devenu co-patron de Guerny. Ce demi-fief lui rapportait alors onze livres de rente. Le Prieuré de Vesly s’agrandit, contrôlant 79  paroisses en 1288. La «dîme de Notre Dame de Guerny» s’éleva à 20 livres en 1324, somme considérable (environ 15% des ressources totales du Prieuré).

Nombre d'habitants à Guerny.png
Eglise

L'église

Les fondations de l’église de Guerny remontent aux  Mérovingiens (481-751). Remaniée à différentes reprises, elle date en partie du XVème siècle. Le clocher est carré en charpente à flèche octogonale. Sa statuaire est particulièrement intéressante avec une Vierge de bois du XIVème et un Christ du XVème. Le 22 mars 1644, les registres paroissiaux rapportent qu'à l'occasion du baptême de Boulard Demilaville, l'église fut le théâtre d'une effusion de sang provoquée par le sieur Guerin contre la Sieur de Saussaye, clerc assistant le curé.

En 1988, la charpente du clocher fut renforcée, la couverture du clocher refaite et les cloches refondues. Le contrôle de la pendule et des sonneries des cloches fut “numérisé”.

Fin 2020, les travaux de restauration de la nef sont terminés.

Ecoutez les cloches

Le presbytère

Le presbytère

L’église communiquait avec le jardin du presbytère par une porte ouverte sur le transept nord et une autre (à quelle époque?) donnait dans la nef. Aujourd’hui seule subsiste la partie arrière du bâtiment du presbytère postérieurement accolée à la maison principale comme en atteste le parement des ouvertures de la façade de ce bâtiment.

 

Le presbytère appartenait à la famille Lempereur de Guerny ainsi que le démontre le livre de comptes de Monsieur le Marquis de Guerny qui comptabilise un loyer annuel de 80 Francs OR (soit environ 320 €) de 1848 à 1865, période couverte par cette comptabilité. Le presbytère et son jardin (et non la voie d’accès) furent donnés à l'Église puis réquisitionnés par la Commune en application de la loi du 9 décembre 1905.

 

Après le départ du dernier curé, il fut loué à des particuliers jusqu’en 1984. Le bâtiment principal menaçant ruine, la mairie a envisagé la vente mais a finalement renoncé faute d’acquéreur.

 

M. Roger Lempereur de Guerny, propriétaire du terrain au centre du village sur lequel il avait autorisé l’installation de la salle des fêtes (bâtiment en bois d’hébergement des troupes américaines de libération) proposa alors d’échanger ce terrain contre le presbytère. L’échange fut conclu et la démolition partielle du bâtiment effectuée aussitôt.

Un système ingénieux d'eau courante.

Dans la cave du presbytère, un puit équipé d’une pompe à bras (photo) permettait d’envoyer l’eau dans une cuve de 200 litres environ située dans le grenier. Par gravitation, l’eau froide descendait dans la salle de bain (lavabo et baignoire) et dans la cuisine (évier de pierre). Un circuit traversait la cuisinière à feu permanent pour remonter par effet thermique dans un réservoir d’environ 50 litres situé dans le grenier. L’eau chaude descendait par gravité pour alimenter la salle de bains et la cuisine.

Ainsi, Monsieur le Curé avait l’eau courante chaude et froide à chaque étage!

Familles, chateau et pavillon

Familles, château et pavillon

D'après les recherches généalogiques effectuées par Jacques de Guerny et Jacqueline Lefevre

La seigneurie de Guerny semble avoir longtemps appartenu aux châtelains de Dangu. Au XVème siècle, Guerny passa à la grande maison de Fours. Henri, Paul, Jean et Guillaume de Fours furent successivement Seigneurs de Guerny. En 1660, Antoine de Mareste, seigneur de  Douxmesnil, acquit la seigneurie et rendit Aveu au Parlement de Normandie, devenant Mareste de Guerny. Il fut l’aïeul de la famille Lempereur de Guerny.

Antoine de Mareste occupa, côté Epte, la vieille bâtisse dite plus tard “Petit Château” qui fut le manoir seigneurial avant que ne soit construit le château.

Château et Petit-Château ont servi de demeures familiales jusqu’en 1826 quand la succession de Gabriel-Rémy Lempereur de Guerny attribua à sa fille Céligne le côté ferme de la route départementale, laissant le côté Epte à l’ainé Charles Anatole Philéas. 

Après la mort de ce dernier, en 1877, le château fut plusieurs fois revendu. L’un des propriétaires fit raser les deux ailes, lui conférant son aspect actuel.  Ces biens appartiennent depuis 1953 à la famille  Giboin.

Céligne Lempereur de Guerny avait hérité de son père les fermes et bâtiments près de l’église, amorces du nouveau Pavillon achevé en 1841.

Céligne et son second mari Ferdinand Aubourg de Boury aménagèrent plusieurs bâtiments dits « Communs » pour recevoir leur nombreuse descendance (10 enfants). On dispose d’un sommaire croquis familial d’une grande bâtisse appelée parfois improprement Château. Pour la famille, ce fut toujours le Pavillon.  

Roger Lempereur de Guerny (1910- 1994) reçu en héritage le Pavillon. En 1969, le Pavillon brûla en partie avec la plupart du mobilier et des archives de la famille. Il sera vendu en 1996 par son fils Claude.

Le Château
Le Pavillon
Aux temps revolutionnaires

Aux temps révolutionnaires 

En 1788, Marie-Louise Drouet, veuve Lempereur de Guerny, est toujours « Seigneur et Patron», comme l’attestent les Cahiers de Doléances établis par « son » village. Ces Cahiers de Doléances de Guerny (80 habitants)  firent état de  revendications plus nationales que locales sans jamais s’en prendre ni au Roi ni à la «Patronne ».

Le 24 novembre 1793  furent brûlées « au pied de l’Arbre de la Liberté » des archives que le citoyen Gabriel-Rémy Lempereur de Guerny dut lui-même apporter en exécution de la loi du 17 juillet 1793 « sur la  destruction des titres féodaux ».

1944, l'affaire des otages

1944, l'affaire des otages

Cf. LIBÉRATION 44 dans le Vexin normand de JAC REMISE (p. 209).

 

Deux villageoises de Guerny, la mère et la fille, locataires du presbytère, furent assassinées dans la cave avec deux soldats allemands par un « flingueur » qui se disait FFI. Trente otages de Guerny, Vesly et Authevernes, réclamés par les nazis durent leur salut au courage des maires de ces communes et à l’arrivée in extremis des troupes alliées.

Histoire d'eau

Histoire d'eau 

Jusqu’au début des années 50, le village n’avait pas de réseau d’eau. L’eau du « bois des sources » s’écoulait dans les fossés et alimentait le lavoir (rue des Rotoirs) puis les trois réservoirs munis de pompes répartis dans la commune.  Les eaux usées de sortie du lavoir s'écoulaient vraisemblablement dans ce même « réseau ».
Les Guernysiens devaient assumer régulièrement la corvée d’eau, faisant parfois le bonheur des enfants (photo).
Puis les sources furent captées pour remplir un réservoir qui alimentait, avec une pression suffisante, les foyers de Guerny, de Gisancourt et des Bordeaux de Saint Clair. Mais dans les années 80, du fait de pollutions, il a été nécessaire d’utiliser un forage situé sur le hameau de Beaujardin (commune de Saint Clair). L’eau des sources se perd maintenant dans les prairies.

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La vie du village

La vie du village

Jusqu’à la fin des années 70, au cœur du village de Guerny, Madame Simone Nexon surnommée «Nénette» animait un lieu de rassemblement convivial proposant les services d’épicerie, café et tabac, ainsi que le téléphone unique dans le village. Nénette se rendait aussi au domicile de patients pour effectuer des piqûres ordonnées par l’unique médecin de Saint Clair.
A côté de la salle des fêtes récupérée des armées américaines de libération, le café était animé tout particulièrement lors de la fête du village le 14 juillet et pendant les travaux agricoles d’été qui nécessitaient la participation de nombreux ouvriers saisonniers.

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En haut du village, la mairie tenait dans une pièce de 12 m² environ. Le reste du bâtiment accueillait la salle de classe unique et le logement de l’instituteur. Ce bâtiment est devenue aujourd’hui un logement social.

 

 

Plus bas, la gare recevait les voyageurs en provenance de Gisors ou de Vernon et logeait la « garde barrière ». Aujourd’hui, rachetée par la commune, elle est devenue un logement social.

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Le Hameau de gisancourt

Le Hameau de Gisancourt

Le village est devenu Hameau de Guerny en 1809. Auparavant, il était une seigneurie probablement rattachée à Dangu comme Guerny. Il disposait d’une église aujourd’hui disparue. En 1650, François de Gisancourt épousa Marie de Guerny (famille de Fours).
Dans les années 1970, un lotissement d’une vingtaine de maisons fut créé par le maire de l’époque M. LE HENANFFF. Cette extension augmenta sensiblement le nombre d’habitants de la commune, apportant des familles avec de jeunes enfants et déplaçant « le centre de gravité » de Guerny vers Gisancourt. C’est ainsi que la salle des fêtes, l’école puis la mairie furent déplacées dans les années 90 et 2000. 
Toutefois le village est resté trop petit pour attirer commerces et entreprises. La plupart des habitants travaillent dans les zones industrielles de la région parisienne.

 

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